Les médecines douces devraient-elles être remboursées par les mutuelles de santé ? Si oui, comment s'assurer de l'absence de dérive ou de charlatanisme ? C'est un débat qui agite de plus en plus le monde médical. Nombreux sont les individus qui se tournent vers les médecines alternatives par manque d'accès à des soins classiques, mais aussi parce qu'ils cherchent des techniques moins agressives et plus naturelles. Le succès de l'acupuncture ou de la naturopathie témoigne de résultats concrets, notamment sur certains troubles somatiques. Les mutuelles font donc de plus en plus de place à ces prestations au sein de leurs offres.
Quelle est la place actuelle des médecines douces dans le système de santé ?
Les médecines alternatives regroupent tout un éventail de pratiques thérapeutiques qui s'éloignent de la médecine dite conventionnelle. Elles intègrent notamment des thérapies utilisées de façon traditionnelle dans certaines cultures. Parmi les médecines douces les plus connues, l'on peut citer :
- l'homéopathie, qui utilise des faibles quantités de substances comme traitement ;
- l'acupuncture, technique chinoise ancestrale qui implique l'insertion d'aiguilles dans le corps ;
- la naturopathie, qui tente de stimuler l'auto-guérison par différentes méthodes naturelles.
La médecine douce adopte souvent une approche holistique de l'individu, en le considérant dans son ensemble. Son intégration dans les services de mutuelle est très variable entre les pays. Pourtant, les hôpitaux et cliniques l'utilisent en complément de la médecine conventionnelle, notamment en oncologie, qui traite les patients atteint de cancers.
Le manque d'évidences scientifiques quant au résultat des médecines alternatives constitue un vrai frein en France pour constituer une offre de mutuelle médecines douces. Mais, face à la demande croissante des personnes qui s'intéressent aux solutions de traitement moins invasives, les organismes de complémentaire de santé s'organisent. Ils proposent de plus en plus souvent des forfaits pour un nombre de consultations annuelles. Le remboursement reste toutefois limité à certaines thérapies ou médecines douces reconnues par le système général. Le forfait peut s'avérer insuffisant pour que le patient puisse obtenir un véritable suivi et des changements considérables de son état de santé. Le débat sur le sujet reste donc essentiel à l'heure où la population vieillit, et où la demande de soins croît exponentiellement. Les médecines alternatives pourraient avoir leur rôle à jouer dans l'équilibre de la société si elles sont entièrement remboursées. Retrouvez plus d’informations ici sur les mutuelles qui accordent des forfaits de médecine douce.
Politique et couverture par les mutuelles
Il y a 20 ans, il n'était guère question de prise en charge de l'ostéopathie, de l'hypnose ou de la sophrologie par les mutuelles. Ces pratiques ont considérablement évolué, attirant un public varié, parfois méfiant envers la médecine classique. Internet a largement contribué à l'essor de disciplines autrefois confidentielles, qui se diffusent désormais dans toute la France. Les médecins eux-mêmes se mettent à conseiller certaines pratiques comme l'hypnose pour soulager la douleur, la sophrologie pour agir sur le stress, ou l'ostéopathie pour améliorer la posture. Face à un tel revirement, les mutuelles se sont bien sûr adaptées. Au fur et à mesure que la société laisse une place considérable aux médecines alternatives, les mutuelles s'alignent et élargissent leurs offres.
Proposer un forfait de remboursement pour l'hypnose ou l'acupuncture devient essentiel pour toute mutuelle qui veut répondre aux besoins des patients. En fait, c'est un critère déterminant qui va régir le choix d'un public bien précis : les femmes enceintes cherchant des traitements naturels pour la grossesse, les jeunes parents soucieux de la santé de leur bébé, les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques, ou encore les sportifs.
Concrètement, que peut proposer une mutuelle médecines douces ? Il est évident que, de la même façon que pour les remboursements de médecine conventionnelle, des règles sont établies. Par exemple, la mutuelle remboursera seulement les médecines douces reconnues par tel organisme, ou validées par des études scientifiques. Elle s'attachera notamment à vérifier la compétence des personnes qui exercent, leur diplôme, leur déclaration d'activité conforme à la législation. Le plus souvent, la mutuelle rembourse le patient après réception de la facture, ce qui induit l'avance des frais par celui-ci. Le nombre de séances prises en charge et la hauteur du forfait dépendent du niveau de couverture souscrit.
Vers une approche holistique de la santé
Pourquoi y a-t-il tant d'engouement pour les médecines douces alors qu'elles existent depuis des siècles ? Pourquoi leur intégration dans nos pratiques quotidiennes est essentielle à un avenir plus serein ? D'abord, il faut bien comprendre que les médecines alternatives, contrairement à ce que leur nom semble indiquer, ne se substituent pas aux traitements conventionnels. Voyez-les plutôt comme une approche complémentaire, un bonus, une possibilité à ajouter à votre arsenal de solutions.
La prise en charge de traitements alternatifs par une mutuelle médecines douces peut s'accompagner d'un surcoût de la prime pour l'assuré. En cas de recours fréquent, que ce soit pour traiter une maladie chronique ou pour assurer un soutien régulier, le prix est généralement compensé par l'amortissement des frais. Mais les médecines douces n'intéressent pas tout le monde. Les mutuelles doivent donc anticiper les différents profils qui peuvent faire appel à leurs services, en prévoyant des contrats adaptés aux besoins de chacun. Le meilleur moyen pour ce faire est de proposer le forfait médecines douces en option, ou dans les formules les plus élaborées. Généralement, les personnes qui ont recours aux traitements alternatifs sont celles qui sont plus disposées à payer davantage pour leur santé.
Le principal enjeu pour l'avenir des médecines douces va être d'encadrer sérieusement leur pratique. La législation a un rôle clé à jouer de ce côté-là. Les mutuelles vont en effet s'aligner sur les directives gouvernementales et donner la priorité au remboursements des traitements reconnus comme efficaces. Cela permettra aux patients d'éviter le piège des pratiques dangereuses ou inutiles, tout en gardant la possibilité financière de faire appel à des spécialistes différents des médecins classiques.